Rien de tel qu'un bon film lorsque le temps est mauvais. Je venais de passer une journée lourde. En effet, j'avais passer mon temps à faire le ménage dans ma petite chambre de dortoir. Même si les femmes de ménages passé régulièrement, je préférais nettoyer mon environnement vitale par moi-même. Au moins, je savais exactement où chaque objet était rangé. Je décidais donc, pour me détendre, de passer un moment au cinéma pour me détendre. Comme toujours, je m'y rendais seule, sachant bien que personne ne serait d'attaque pour un cinéma. Et de toutes manières, le peu de personnes que je fréquentais n'était même pas en ville en ce moment. Ils fêtaient les fêtes de fins d'années dans leurs familles.

Alors que j'avais fait le chemin à pied pendant plusieurs minutes, j'arrivais finalement au Cinewood. Comme il le fallait, je me plaçais dans la file d'attente afin d'acheter mes billets. Mon regard se posa automatique sur les personnes devant moi qui patientaient elles aussi pour leurs place. Soudainement, une chevelure et le profil d'un homme me fît froncer les sourcils. Je connaissais cet homme. Je ne savais d'où, mais son visage me parlait. J'avais l'impression de le connaître, et pourtant, il m'était impossible de savoir où je pouvais l'avoir rencontré. Il était trop âgé pour la fac et je ne connaissais personne hors de la fac.

Mais rapidement, l'homme ayant sa place en main, s'effaça de mon horizon et je repris le cours de mon observation sur d'autres spectateur. Ce finit par être mon tour, et je commandais donc une place pour un nouveau film semblant être une comédie romantique, tout ce qu'il me fallait en ce moment. Une fois ma place payée, je me dirigeais vers le stand de pop-corn où j'achetais un paquet. Et, géant, le paquet. Quand on est seule au cinéma, on mange encore plus et je suis quasiment sûre que c'est prouvé ! Je finis par m'installer dans la salle de cinéma, celle-ci étant déjà plongée dans le noir le plus complet.

Quelques instants plus tard, la séance commença. J'avais le regard fixé sur l'écran, quand tout à coup, je remarquais un rang plus bas, à droite, l'homme que j'avais aperçu dans la file d'attente. Avec ma curiosité innée, j'étais à présent obnubilé par cet homme, voulant à tout prix savoir qui il était. A tel point que je ne suivais plus aucun rebondissement du film et que je me mettais même à remuer sur mon siège pour pouvoir capter un maximum d'informations à propos de cet homme. Pourquoi j'avais tant envie de savoir qui il était ? Aucune idée, j'en ressentais le besoin. Mais bientôt, mon observation insistance me vaudrait d'être remarqué. Ce qui ne m'empêchait pas d'arrêter !

Alors que j'observais avec peu de discrétion l'homme assis plus bas, il finit par se retourner. Mais ne le remarquant pas tout de suite, je continuais mon analyse de cette personne. Soudainement, je me rendis bien compte que son regard bleuté était fixé dans ma direction. Je me remis alors lentement dans le fond de mon siège, légèrement gênée. Qu'est-ce qu'il m'avait pris de violer quelqu'un du regard de la sorte ? pendant une séance de cinéma en plus ! J'étais outrée par mon propre comportement. A présent, j'essayais de me concentrer sur le film, tentant d'oublier l'homme au rang plus bas. Malgré tout, je ne cessais d'y penser. Mais qui était-il pour attirer mon attention à ce point ? C'était ce sentiment atroce de le connaître qui me pousser à être si insistante. Et je me connaissais bien, je n'étais pas prête de laisser tomber ce questionnement.

Le film pris fin, et je me félicitais d'avoir réussis à suivre la moitié du film et de l'avoir plus ou moins l'apprécier, au moins je n'avais pas payer presque dix euros pour rien. Ah si, pour observer un homme que je ne connaissais sûrement pas et qui était le fruit de mon imagination, comme ces foutus cauchemars que je faisais à répétition. Je me levais en même temps que la plupart des spectateurs, me rhabillant pour ne pas avoir à affronter le froid trop amèrement. Une fois les marches descendues, je me dirigeais vers la sortie du cinéma. Soudainement, j'aperçu l'homme qui ne quittait pas mon esprit. Il était debout contre le mur, laissant passer les autres personnes, comme s'il attendant quelque chose. Je fis mine de ne rien voir et passais devant lui, tentant au mieux de l'ignorer. Mais voilà, il venait m'aborder, ce qui m'étonnait beaucoup.

« Bonjour, excusez-moi, ma question va vous semblez des plus étranges, mais est-ce qu'on se connaît ? » me questionna-t'il. Je m'arrêtais alors à mon tour contre le mur pour pouvoir laisser passer le reste de la foule, sentant mon coeur s'accélérait. Et cela, tout bonnement parce que je n'étais pas habituée à être abordé de la sorte par quelqu'un, surtout par quelqu'un que j'observais depuis près de deux heures. Je pris une grande inspiration avant de répondre, quelques peu intimidée. « Je... je ne sais pas. Votre visage me dit quelque chose en effet, mais je ne sais pas dire de où... » dis-je avec une certaine hésitation.

J'étais à la fois gênée et rassurée que je ne sois pas la seule à penser ça. Mon interlocuteur était de mon avis et c'était beaucoup plus rassurant tout à coup. Mon sourire pris alors place sur mon visage, tentant d'être agréable, plutôt que de passer pour une pauvre paumée qui cherchait à savoir qui était l'homme face à elle. Je continuais de l'observer durant notre discussion, fouillant dans ma mémoire la plus ancienne pour trouver à qui il pouvait bien correspondre dans ma vie. Mais mon amnésie ne m'aidait pas. Je n'avais que de bref souvenirs de mon "ancienne" vie, alors ce n'était vraiment pas facile de retrouver ne serait-ce qu'une seconde de souvenir à ses côtés. Je restais malgré tout souriante, afin de ne pas inquiétait mon interlocuteur.

« Alors c'est compliqué dans ce cas. Pourquoi est-ce que vous n'avez pas cessé de m'observer dans ce cas?» Oui, en effet, c'était compliqué. Comment expliqué à l'homme en face de moi que je subissais une amnésie suffisamment forte pour ne me rappeler que de très vagues souvenirs ? Sa question n'était pas bête, mais quelque peu brutale. J'avais peur d'avoir énervé ce garçon qui ne semblait pas être méchant. Je l'avais sûrement agacé, à la regarder sans interruption pendant près d'une heure. N'importe qui aurait mal réagis face à un tel comportement.

Je devais lui expliqué, mais il continuait à renchérir avec une question. « Comment vous appelez-vous ? » J'entre-ouvrais les lèvres afin de répondre à ses questions, mais son regard me perturbait. Il me perturbait parce qu'il m'était familier, et pourtant il était si insistant et accusateur que je me mis à bégayer, ne savant que dire, que répondre. Je n'allais quand même pas lui raconter ma vie, ce n'était pas le moment, ni l'endroit ! D'ailleurs, à ce propos, les regards des autres spectateurs étaient tellement insistants que mon interlocuteur m'arracha du sol pour me conduire jusque dehors. Une fois là, il m'expliquait pourquoi il m'avait fait sortir aussi brutalement.

L'air frais me faisait du bien et la lumière du jour, pure et impénétrable, m'aider à y voir plus clair à propos de l'homme face à moi. Son visage m'était définitivement familier. Il n'était pas très grand, de taille moyenne à vraie dire. Il avait les cheveux blonds, châtains et le visage fin gravé de petits yeux si bleus qu'ils en étaient incroyablement envoûtant. Le fait que le sentiment de familiarité se confirme me rassurait, j'allai sûrement trouvé qui il était avec son aide. En plus, s'il me connaissait, il finirait par s'en souvenir ! Tout le monde n'est pas amnésique !

Je prenais mon courage à deux mains pour répondre aux questions qu'il m'avait posé, devant assumé ma curiosité affamée. « Votre visage m'est familier. Je sais que je vous connais de quelque part, mais seulement, je ne sais dire d'où. Peut-être que vous pourriez m'aider ? Je m'appelle Abigaëlle et je vis au pensionnat de Fantasia Hill. J'ai quelques problèmes de mémoires alors, pardonnez-moi si mes regards ont été insistants et désagréables pendant le film, mais depuis que j'ai ces soucis de mémoire j'ai ce besoin cruel de me remémorer mes souvenirs, étant malheureusement parfois trop curieuse... » Je baissais mon regard, confuse. Je n'avais jamais voulu dérange cet homme. Je n'aurai jamais du le regarder de la sorte, il serait partie et je n'aurai pas eu d'ennuis, je n'aurai dérangé personne.

« Et vous, c'est quoi votre nom ? » dis-je en redressant mes prunelles vers lui. J'espérais que son prénom me donne un quelconque indice de sa personne et de sa place dans ma vie. Je ne pouvais rester en place, piétinant sans arrêt le sol alors que mes doigts s'entrelaçaient pour se défaire, mes bras se croisant ensuite. J'étais infernale, et j'en avais conscience. Mais cette situation me mettais mal à l'aise, vraiment. Je guettais mon interlocuteur de mon regard nerveux, espérant sincèrement avoir une illumination lors de sa réponse.

« Dommage, comment ça vous est arrivé ? ...Enfin ces problèmes de mémoire ? » Voilà une question bien curieuse, pensais-je. Mais je ne pouvais vraiment pas parlé. Après tout, c'était moi qui avait dévisagé cet homme durant toute la séance de cinéma. Je gardais cet air ferme et quelques peu désagréable avant de répondre en frissonnant. « Oui c'est dommage, mais ça ne vous regarde pas. » Mon ton était piquant et peu aimable, ce qui n'était vraiment pas dans ma nature de réagir ainsi. La vérité était que quand on me brusquer, j'avais tendance à prendre la mouche, surtout lorsque je ne connaissais pas la personne.

J'en savais à présent un peu plus sur ce garçon peu poli, du nom de Blue. Je le jaugeai du regard, l'air peu commode, avant de croiser mes bras contre ma poitrine par le froid hivernal qui régnait. A présent je doutais beaucoup de savoir si oui ou non je souhaitais en savoir plus sur ce garçon, sur qui il était. Je soupirais longuement, démontrant clairement mon manque de patience. Je lui lançais alors à nouveau un regard froid. « Et vous, pourquoi vous ne vous souvenez pas de moi ? On a bien dû se croiser quelque part non ? » Malgré toute la colère que je contenais en moi, la curiosité était malgré tout bien présente et qui ne lâcherait pas l'affaire.