Avant mon arrivée à Fantasia Hill, tout n’a de loin pas toujours été facile, au contraire. Durant mon jeune âge, j’ai vécu au palais Peterhof, tout près de St-Petersbourg, avec ma famille. A l’époque, mon père était le Tsar Nicolas II de Russie, le roi incontesté avec entre ses mains, tout le pouvoir du pays. Nous organisions toujours de grands banquets au palais, avec de la bonne nourriture et de la musique. Un soir, ma grand-mère Marie s’approche de moi et m’offre un petit coffret que je prends d’abord pour une boite à bijoux. Mais elle me tend avec un pendentif où il est écrit : Ensemble à Paris. Je n’en revenais pas, cela voulait il dire que nous partions ensemble ?! Elle attrapa doucement mes mains pour me montrer comment ouvrir ce qui s’avéra être une boite à musique d’où sorti la douce mélodie que nous avions l’habitude de chanter ensemble, le soir : Once upon a December. Mais l’entrée fracassante de Raspoutine dans le palais vient interrompre notre moment de partage. Il était là, comme un sac d’os se décomposant, à affronter mon père du regard. C’est à ce moment là qu’il brandit sa fiole en l’air et promit de nous maudire, nous les Romanov, à jamais jusqu’à ce que le dernier d’entre nous meure. Comme si ce n’était que ça, les derniers jours du règne de ma famille venait de sonner.

Au portail de l’entrée, la foule s’amassait en brandissant des fourches et des torches. La barrière céda et le peuple se mit à abattre la statue de mon père qui trônait dans l’entrée. C’était la panique. J’étais jeune mais je me souvient que ma grand mère m’ai prise par la main et entrainée plus loin. Nous arrivions dans une chambre, prises au piège mais un jeune garçon, qui devait avoir environs mon âge, nous interpella et ouvrit les murs pour nous laisser passer. Je n’en revenais pas de ce qui venait de se passer. Qui était il et comment savait il cela ? Ma grand-mère et moi coururent de longues minutes durant dans le froid glacial de l’hiver à St-Petersbourg pour rejoindre la gare. Dans la panique, elle monta dans le train en marche mais je trébuchais et restais sur le sol, inconsciente.

Je me réveillais dans un orphelinat, sans aucun souvenir de qui j’étais et d’où je pouvais bien venir. Lorsque j’eu 18 ans, la dame qui s’occupait de nous me mit simplement à la porte. Je décidais de marcher mais pas jusqu’à la poissonnerie où elle m’avait trouvé du travail mais jusqu’à la grande ville. A la gare, ils me refusaient le billet car je n’avais pas de visa. J’étais perdue, qu’est ce que c’était que tout ça ? Je devais vraiment retourner à Paris  car je savais que quelque chose m’y attendait. Une dame me souffla que je devais aller voir Dimitri au palais et c’est ce que je fis. Je me rendais là où j’avais grandi sans m’en souvenir. Après quelques minutes passées à l’intérieur, un jeune homme m’interpella, ainsi qu’un vieux, plus gros. Il m’expliqua rapidement que je ressemblais étrangement à la princesse Anastasia et qu’il avait besoin de moi pour aller à Paris. Parfait, c’est ce don j’avais besoin. Rapidement, Dimitri et moi nous retrouvions sur le chemin pour la France.

Mais notre parcours fût semé d’embuches. A l’époque, je ne le savais pas mais tout ces pièges étaient l’organisation de ce putride Raspoutine, qui avait ensorcelle toute ma famille dix ans au par avant. Dimitri et moi manquèrent de mourir à plusieurs reprises sous les sortilèges mais notre soif de Paris était plus forte que tout et nous arrivions à la capitale pleine d’espoir. Nous furent reçus par Sophie, une amie de ma supposée grand-mère. Elle me posa une tonne de question, dont une qui cherchait à savoir comment Marie et Anastasia s’étaient enfuies du palais. Les souvenirs étaient confus, je n’étais même pas persuadée d’être cette personne mais quelques flashes back me revinrent. Moi, ma grand-mère, un petit garçon et les murs qui s’ouvraient. Ce que je racontais devait paraître absolument absurde mais le visage de Dimitri s’éclaira. A l’occasion d’un ballet russe à Paris, Dimitri et moi devions rencontrer Marie. Mais celle-ci refusa de me rencontrer, fatiguée par toutes les usurpatrices qu’elle avait croisée au cours de sa vie. A l’occasion de cet entretient, j’entendis parler de cette fameuse récompense qui était promise en échange de ma tête, j’étais stupéfaite mais mon cœur était brisé.

Dimitri tenta de m’expliquer mais il était trop tard, je ne voulais plus rien croire de lui, j’avais été bien trop naïve avec lui. Alors que je rentrais à ma chambre, un toquement retenti. Alors que je pensais me retrouver face à Dimitri, qui était la dernière personne sur cette terre que je voulais voir, Marie entra. Elle me montra la boite à musique, je l’attrapais pour l’ouvrir à l’aide de mon pendentif, nous nous étions retrouvées ! Arrivés au banquet, elle me demanda si j’étais sûre d’avoir fait le bon choix, je ne comprenais pas sa question. Puis elle m’expliqua que Dimitri n’avait pas prit la récompense. J’étais perdue. En moi, une multitude de sentiments se mélangeaient mais je devais le retrouver avant qu’il ne rentre en Russie. Je traversais la ville en criant son nom.

Mais ce ne fût pas Dimitri qui me répondit mais bien Raspoutine. Etait-il encore vivant ? Nous commencions à nous battre, évidemment à forces non égales. Sa puissance était phénoménale. Son talisman plutôt. Il leva le bras en l’air et une lumière verte fluorescente fendit le ciel. La partie du pont sur laquelle je me trouvais s’écroula et je m’accrochai comme je pouvais. Ni les talons ni la robe de cocktail n’étaient très appropriés pour cette circonstance. Je me voyais mourir sous les coups de ce vieux croulant mais Dimitri arriva de nul part et se mit lui aussi à se battre. Je réussi à rejoindre la terre ferme. Dim était lui, inconscient, sur le sol. Dans un dernier coup, Raspoutine laissa échapper son talisman, qui m’arriva droit sous les pieds. C’était mon occasion d’en finir avec ce traitre. A coups de pieds, je l’écrasais pour le voir fondre sous mes yeux. Lorsqu’il eu disparu, j’accourais vers Dimitri pour l’aider. Il était beau, j’étais désormais sûre de mes sentiments et de ce que je voulais avec lui.


Comme si le temps c’était arrêté, il y a eu un noir dans ma tête. Je ne me souviens de rien, encore une fois, mais surtout, je ne connais pas le monde dans lequel je me trouve. Il n’y a plus Dimitri, il m’y a plus Pooka. Ce monde est étrange, ici, on les appelle des humains mais je ne comprends pas. Suis-je la seule où Dimitri est-il là avec moi sans que je le sache ? Je me suis lentement habituée à mon nouvel environnement même si je donnerais tout ce que je possède pour revenir d’où je viens. Une passion pour la danse est née et désormais, j’en vis, je me fais peu à peu des amis mais tout ce qui m’est essentiel me manque ….