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l’essentiel en enfer est de survivre ﻬ HADES.   Vide
 

 l’essentiel en enfer est de survivre ﻬ HADES.

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MessageSujet: l’essentiel en enfer est de survivre ﻬ HADES. l’essentiel en enfer est de survivre ﻬ HADES.   EmptySam 4 Jan - 18:48

l’essentiel en enfer est de survivre ﻬ HADES.   Large

Le Hyena Club. Endroit tapageur, avec ses lumières vives et criardes, ses personnes toutes aussi superficielles et inintéressantes et ses musiques trop langoureuses. Une agitation palpable, un bordel portant le nom de bar, des sifflements grossiers, des visages banals associés à des corps dégoûtants gorgés d'alcool. Elle avait bien envie de leur faire savoir que ce n'était pas torchés qu'il finirait par oublier leurs vies misérables, mais on la payait pour se taire et imiter les autres. Un plat sur le bras, dans cette tenue ridicule et trop serrée, une grimace désabusée en guise de sourire, à déambuler à travers la foule opaque pour servir ceux qui ne faisaient plus que naître en son sein une haine viscérale.

Car chaque nuit qu'elle passait en ce lieu de pêchés la confortait un peu plus dans sa vision de l'homme, et plus généralement, dans son image de l'humanité, dégradée et vicieuse, pourrie jusque dans ses entrailles fumantes. Elle ne supportait plus d'être ici, de voir tous ces hommes déglutir devant les promesses creuses de femmes qui se balançaient vulgairement sur le podium, sentir sur soi-même leurs regards lubriques, parfois même leurs mains frôler ses hanches avec concupiscence. Elle avait envie de vomir, tant elle avait le sentiment de se vendre. Elle ne pouvait rien dire, elle serait dehors au moindre faux pas, et elle avait besoin de ce boulot, quoi qu'elle en pense. Alors, elle prenait sur elle, se mordait les lèvres jusqu'à ressentir sur sa langue le goût âpre de son sang, elle serrait les poings jusqu'à ce qu'elle en garde des traces, de minces demi-lunes qui lui rappelaient à quel point elle tombait bas en venant servir des hommes de cet acabit, si tant est qu'on puisse appeler ça « des hommes ». « Porcs » aurait bien mieux convenu, si on lui avait demandé son avis. Et encore, c'est une insulte aux porcs, ça.

« Putain, Hell, j'te parle ! ». Face à cette interjection brutale, l'interpellée braqua de nouveau son regard sur le barman et leva un sourcil. Il lui refila son plateau et lui montra le groupe suivant à servir. De mauvaise grâce, elle ne répondit rien et continua son service. La nuit parut lui sembler quelques éternités, sous une avalanche de commentaires graveleux et de touchers plus ou moins osés. Puis, finalement, elle retourna aux vestiaires. La douche fut brûlante, l'eau rougit sa peau en quelques secondes. L'air chaud lui donnait du mal à respirer et la vapeur l'étouffait. Elle posa ses avant-bras sur le mur carrelé et essaya d'inspirer profondément. Elle voulait oublier les mains qui avaient touché sa peau, frotter jusqu'à faire disparaître leurs essences mauvaises de son corps, ne plus inspirer l'âcre parfum de l'eau de Cologne, de la sueur et de l'alcool mêlés. Elle voulait étouffer ce dégoût de soi-même qui revenait de nouveau, effleurant la surface de sa maigre raison, priant pour que celle-ci ne se brise pas irrémédiablement.

Et il y avait toujours ces voix, qui résonnaient dans sa tête en d'innombrables échos de douleur, qui lui susurraient à l'oreille qu'elle l'avait mérité, que tout ce foutoir était son châtiment, qu'elle n'avait plus qu'à l'accepter. Elle avait prit de nombreuses vies et pour qu'elle expie ses pêchés, il lui faudrait que d'autres prennent la sienne. Elle finit sur le sol, recroquevillée contre elle-même, la gorge nouée par les larmes qu'elle se refusait à verser, l'eau brûlante battant son dos, comme à chaque fois.

Elle enroula une serviette autour d'elle, puis revint pour chercher des vêtements propres. Comme toujours, le propriétaire l'attendait. Il lui proposa de devenir une danseuse, plus si elle le désirait, il lui jura qu'elle gagnerait assez pour satisfaire tous ses besoins. Comme toujours, elle refusa, sans même prendre le soin de masquer sa répugnance quant à cette idée. Puis, une fois débarrassée de lui, elle s'habilla. Jean noir, débardeur noir, boots noires. Le seul détail coloré qu'elle s'autorisa, en ce soir où elle voulait seulement passer inaperçue, fut sa veste en cuir d'un rouge sombre. A cette période de l'année, elle aurait dû porter un manteau, mais sa chaleur corporelle étant naturellement bien plus élevée que la moyenne, ça ne lui était guère nécessaire.

Une fois prête, elle trouva rapidement la sortie de derrière et s'extirpa hors de cet endroit qui la rebutait tant, s'engouffrant alors dans une nuit claire, sans nuages pour dissimuler l'éclat argenté de cette pleine lune d'octobre. Dehors, elle s'autorisa finalement à reprendre son souffle, profondément, comme si en entrant dans ce club, elle s'arrêtait, elle se mettait en veille. Puis, elle se mit en chemin, souhaitant retrouver le simulacre de confort que son appartement lui offrait.

Elle habitait dans le quartier de Skyline Square, elle n'avait donc pas un gros chemin à faire, mais malheureusement pour elle, les rues dans le coin n'étaient pas de tout repos. La nuit, tout le monde s'agitait, par ici. Les hauts bâtiments délabrés semblaient eux-même prendre vie, comme pour participer à cette débâcle. Il n'était pas rare de voir traîner dans le caniveau des cadavres de bouteilles, voire même des personnes incapables de se relever, enivrées par les promesses d'oubli du whisky. Triste tableau. Elle n'aurait jamais pu penser que la Terre serait en aussi pitoyable état. N'était-ce pas plutôt ici l'Enfer ?

Secouant la tête, elle continua son chemin, les talons de ses bottes claquant dans un rythme régulier sur le béton fendu d'une des venelles du quartier. Mais, elle s'arrêtât un peu plus loin, alors qu'un frisson la traversait. Toujours cette même impression. Il y avait quelqu'un, non loin. On l'observait, et plus elle prendrait la fuite, plus il se rapprocherait. Les ténèbres comme un voile sombre sur son visage inconnu, drapé dans l'anonymat de la nuit, il n'était vraiment pas loin. Un rôdeur, gardien de ses pas, ou un fou parti en chasse. Elle n'en savait rien, juste qu'il y avait quelqu'un. C'était une présence, presque constante, et elle avait l'horrible sensation que tout cela ne lui était pas vraiment étranger.

Elle se retourna, d'un geste brusque, comme pour le surprendre, mais il n'y avait personne. Juste l'écho lointain de sirènes de police, mêlées à la circulation dense. De la vapeur, s'échappant probablement de fourneaux, sortait de larges tubes métalliques incrustés dans le mur, noyant sa vision de brume blanche. Et de nouveau, ce pressentiment de ne pas être seule. Et pourtant pas une seule autre ombre que la sienne. Elle fronça les sourcils et se demanda un instant si elle n'était pas en train de devenir cinglée. Vraiment. Si tout cela ne sortait pas de son imagination, comme les nombreuses choses qu'elle parvenait à distinguer, pourtant... Elle soupira derechef et reprit son chemin.

Elle bifurqua à droite, dans une autre de ces ruelles étroites, passa devant un dealer et son toxicomane en manque, grimaça à l'idée d'une pareille dépendance. Elle continua, toujours de ce même pas rapide, passa devant un escalier de secours branlant, puis la porte arrière d'une probable boîte de nuit, avant tourner à nouveau, à gauche, cette fois. Son appartement n'était plus très loin.

Puis, soudain un sifflement racoleur, suivi d'éclats de rire gras. Toujours la même rengaine : un groupe de trois jeunes coqs dégingandés, vodka à la main, joint dans l'autre, juste devant elle. Elle leva les yeux au ciel, déjà agacée des commentaires qu'elle allait devoir essuyer, surtout après une soirée comme celle qu'elle venait de passer. Elle ne chercha pas même à les détourner, elle refusait de leur donner cette satisfaction. Elle ne changea pas sa trajectoire et le groupe ricanant s'ouvrit pour la laisser passer, non pas sans se gausser. Elle ne dit rien, trop usée pour même répondre, et passa entre eux le menton relevé et le regard irrité.

« Allez, ne reste pas toute seule, viens avec nous, poupée ! ». Sur ces mots, l'un d'eux la bouscula un peu. Elle se retourna vivement et planta son regard assombri dans ses yeux flous d'ivrogne et lui asséna avec force : « Tu n'as aucune idée de qui je suis, tu ne pourrais pas imaginer la moitié des choses que j'ai faites, alors ne me retouche plus jamais. ». Elle oublia l'espace d'une poignée de secondes qu'elle n'était plus une hydre. La menace se découla hors de ses lèvres fines avec une violence qui le laissa sans mot, les yeux écarquillés. Chaque mot était sérieux et elle voyait qu'il le savait. Cependant, l'orgueil masculin est le pire des fléaux. Et lorsque ses petits copains se moquèrent de son immobilité, elle ne put pas faire deux pas de plus. Elle sentit qu'on l'attrapait au bras. Tirée en arrière, elle se retourna alors et fit un geste brusque avec le bras tenu. Son coude s'écrasa dans le nez du gars, qui émit un craquement sourd, et le mec la lâcha aussitôt, les mains ensanglantées sur son visage déformée de douleur. Les deux autres restèrent interdits, mais pas assez longtemps à son goût.

Elle ne vit pas même la main du blond partir, elle sentit seulement l'impact rude de la gifle sur sa joue. Elle tomba au sol, avec l'impression d'avoir le visage chauffée à blanc et la tête comme un ballon. Le sang sur ses lèvres lui indiqua que cet abruti lui avait fendu la lèvre et elle eut l'impression d'être humiliée plus que tout, quand elle entendit son ricanement satisfait. Par tous les Dieux de l'Enfer, où était donc passé la majestueuse hydre qui terrorisait les autres, qui les dévoraient en un claquement de mâchoire ?

Elle sentit une main fourrager ses cheveux, puis se refermer sur une poignée de mèches, et elle fut tirée en arrière, remise debout, avant d'être plaquée contre le mur. Elle laissa lui échapper un sifflement de douleur, quand son dos heurta les briques rouges, qui se transforma en dégoût, à l'instant même où l'autre plaqua son corps contre le sien. « T'es drôlement hargneuse, ma belle, mais je peux l'être aussi ! ». Elle voulut lui cracher au visage, mais s'en trouva soudainement incapable. Elle sentit les doigts de l'autre remonter doucement son débardeur, ses ongles encrassés frôler la peau de son ventre, et paralysée, elle se retrouva incapable de parler, alors que son inconscience laissait place à la réalité de la chose.

La peur est un poison, qui vous glace le sang, pour vous laisser démuni face à l'ennemi.

Et elle l'expérimentait pour la toute première fois de sa vie.

Son cœur se mit à battre avec fureur dans sa poitrine et elle sentit sa gorge se nouer, tout autant d'effroi que de colère. Autrefois invulnérable, à présent aussi faible qu'un nourrisson. Elle sentit ses doigts l'attraper au cou pour l'attirer à lui et il se débarrassa de sa veste, lui arrachant presque des bras, avant de jeter le vêtement plus loin et de la plaquer à nouveau avec force contre le mur. L'arrière de son crâne frappa les briques usées et elle cilla plusieurs fois, un peu sonnée, alors qu'il se mettait à jouer avec la boucle de sa ceinture. Non, non, non... Elle voulut hurler, lui donner un coup, mais la vérité... c'est que la peur avait déjà atteint son être tout entier, la glaçant sur place.
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