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 vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter ◭ KOVU. Vide
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  vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter ◭ KOVU.

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MessageSujet: vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter ◭ KOVU.  vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter ◭ KOVU. EmptySam 9 Fév - 17:43

 vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter ◭ KOVU. Tumblr_mf9m4aAJl01r7qydmo3_500
Encore une de ces autres nuits sombres et chaotiques. L’esprit ailleurs, les yeux tournés vers le plafond fissuré, à suivre les contours de ce minuscule gouffre, qui finirait par s’ouvrir pour l’engloutir. Encore une de ces autres attentes interminables. Juste rester là, couchée sur le lit, sans rien pour se distraire, sans rien pour montrer qu’on est bel et bien en vie. Pourquoi ne sortait-elle pas ? Elle n’en savait rien, en fait. Oui, elle aurait pu sortir et croquer à pleine dents dans cette vie juteuse qui lui était offerte, mais… ce soir, elle n’y arrivait pas. Elle se demandait toutes sortes de choses. Les questions fusaient dans son esprit, se fracassant contre le pic de nouvelles interrogations, sans interruption, sans trouver de réponses. Pourquoi était-elle dans ce monde ? Est-ce qu’elle était définitivement morte ? Ses 21 ans étaient arrivés, voilà peut-être où se trouvait la solution. Elle était morte. Définitivement. Alors, pourquoi s’acharnait-elle à vivre, de cette façon ? Et pourquoi ce changement de corps ? Habituellement, elle ne réfléchissait pas à ce genre de choses, elle laissait tout au fond d’elle. Néanmoins, elle avait peut-être fini par entasser trop de questions et voilà que, depuis quelques jours, tout débordait. Elle ne savait pas vraiment ce qui lui arrivait. Elle aurait aimé être comme tout le monde, mais elle n’avait pas de mode d’emploi, elle ne savait pas comment s’y prendre, que faire ou que répondre à tel ou tel moment. Tout la désarçonnait. Et ça la frustrait. Même si elle ne regrettait pas réellement son corps d’auparavant, au moins, elle savait comment s’y prendre. Elle porta une de ses mains devant ses yeux et ses paupières se fermèrent immédiatement. Elle se mit alors à suivre du bout de l’index de son autre main la fine veine bleutée qui serpentait le long de son poignet gauche, juste sous cette mince peau fragile, aussi peu résistante qu’un morceau de papier provenant d’un vieux cahier. Cahier qui aurait pu raconter son histoire, où elle aurait vu entre les lignes sombres des lettres éparses, formant des mots poétiques et de longues et belles phrases pour décrire sa merveilleuse vie d’antan. Un cahier usé et raturé, un cahier perdu, parce que tout ça faisait parti du passé, à présent. Lorsqu’elle ouvrait les yeux, elle perdait son ancienne identité et oubliait la douceur de sa peau, ne remarquant plus que cette pâleur presque maladive, cette blancheur immaculée qui avait remplacé le rouge grenat de son revêtement de rose. Oui, alors, elle redevait cette étrangère, celle qui se permettait tout, celle qu’elle ne reconnaissait plus.

Parfois, pour se rassurer, elle s’imaginait qu’à l’intérieur de sa poitrine, entre ces barreaux d’os et ces murs de chair, se trouvait une fleur. Son cœur. Une rose aux pétales écarlates, gorgés de ce sang qui la faisait vivre, maintenant. Une rose grande ouverte, pas un simple bouton replié contre lui-même, non, comme si elle était au printemps, comme s’il faisait beau à l’intérieur d’elle-même, comme s’il y avait du soleil dans son être. Alors, quand elle pensait à ça, elle se sentait un peu mieux, un peu plus elle-même. Même si elle se trouvait dans un réceptacle étranger, un corps qui ne lui avait jamais appartenu, au fond d’elle existait encore son essence, pure et cristalline, de rose. Et ça, c’était plutôt rassurant. La liberté a un prix, et le prix, c‘est ton apparence, lui susurra une petite voix mesquine. Elle la fit taire. Elle n’était pas d’humeur à débattre, ce soir. D’ailleurs, pourquoi restait-elle prostrée dans son lit ? Elle voulait voir le monde.

Aussi, elle se leva rapidement et sortit doucement de sa chambre, seulement vêtue de sa chemise de nuit blanche. Dans le couloir, elle veilla à marcher sur la pointe de ses pieds nus pour ne pas réveiller tout le monde. Le plancher grinça sous ses pieds, une ou deux fois, alors qu’elle montait les marches des escaliers, mais elle ne pouvait rien faire de mieux. Ce n’était pas le sommeil des autres qui lui importait, c’était plus sa tranquillité à elle, et ils étaient en pleine nuit, alors elle se doutait qu’elle n’allait pas être dérangée. En général, les gens préféraient dormir que vivre. Tout est il qu’elle arriva rapidement et sans encombre devant la porte blindée du toit du pensionnat. Elle la poussa et la fit tourner sur ses gonds pour que s’offre à sa vue le plus merveilleux des paysages qu‘elle ait jamais vu. Il neigeait… Dans la nuit, cette longue couverture sombre qui s’étendait sur la ville, dans ce noir infini teinté de bleu, comme si un encrier venait de se renverser dans le ciel, de là semblait s’écouler des larmes cristallisées. Comme si tous les Dieux de toutes les religions venaient de se mettre à pleurer ensemble. C’était un spectacle qu’elle n’avait jamais connu, pour elle qui s’était toujours replié contre elle-même lorsque les mauvais jours s’annonçaient. C’était… incroyable. Ses lèvres se mirent à trembler et elle s’avança doucement sur le toit, ses pieds plongeant dans la poudreuse blanche qui recouvrait le béton froid. Un rire heureux, empreint de surprise, s’échappa de sa gorge et elle se mit à tourner sur elle-même, la tête rejetée en arrière. Que c’était bon, cette fraîcheur qui la ramenait à la vie, à ce qu’elle aimait, que c’était bon de découvrir de nouvelles choses ! Elle tourbillonnait, tournoyait comme une toupie déréglée, vacillante et accompagnée de son rire chaleureux qu’elle réservait pour les grandes occasions, puis… sa cheville buta contre le petit rebord du toit et elle bascula en avant, se retenant au muret, juste avant de ne basculer. Elle s’arrêtât et tenta de se stabiliser, avant de se redresser et de se pencher un peu avant, pour découvrir ce qui l’aurait attendu en bas si elle avait franchi le pas ultime. Un matelas blanc qui s’étalait et s’étalait, cette rue si paisible recouverte de neige, qui ressemblait à s’y méprendre à de légères plumes. C’était beau. Apaisant.

Sans vraiment y faire attention, un mince sourire relevant les commissures de ses lèvres, son pied chercha maladroitement le petit rebord. Une fois trouvé, elle monta le deuxième et se retrouva perchée au plus haut de l’immeuble. Tout était si petit en bas. On aurait dit un amas de couvertures amoncelées qui n’attendaient qu’elle. Elle ne risquait rien, pas vrai ? Elle était déjà morte, de toute façon. Le vent souffla dans son dos, comme pour l’encourager, et elle vacilla dangereusement. Le gouffre blanc qui s’étendait à ses pieds était terriblement tentateur. Ses longs cheveux sombres se plaquèrent contre ses joues, accrochèrent des petits flocons, qui ressemblèrent à des paillettes blanches dans ses épaisses vagues brunes, puis volèrent devant elle et sa courte robe de nuit frappa ses genoux, poussée par le vent. Elle frissonna, les membres engourdis par le froid. Elle ferma les yeux et s’imagina en pétale de rose, tombant délicatement et avec grâce jusqu’au sol, porté par le vent et son désir d’aventure, immortelle. La chute serait agréable à n’en pas douter. Alors, sans plus attendre, elle porta tout son poids en avant, sur la pointe de ses pieds et attendit de basculer dans le vide…


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MessageSujet: Re: vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter ◭ KOVU.  vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter ◭ KOVU. EmptyMer 20 Fév - 19:41

Erreur de manip Arrow


Dernière édition par Kovu N. Sullivan le Ven 5 Avr - 9:34, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter ◭ KOVU.  vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter ◭ KOVU. EmptyMer 27 Fév - 16:14

 vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter ◭ KOVU. Tumblr_mgxnhiXTe81s1kxggo1_500
« Non ! Ne sautez pas ! ». Un cri porté par le vent jusque dans son esprit, deux phrases qui l’arrêtèrent, la laissant vacillante au bord de ce gouffre d’argent, un désespoir urgent qui résonna longuement dans son crâne et qui insufflèrent le doute en elle. Etait-ce sa raison qui venait de lui hurler que sauter ne serait guère une bonne idée, si elle voulait vraiment continuer son projet de vivre ? Ou était-ce un inconnu, un fou comme elle qui souhaitait prendre conscience de la beauté de l’hiver, qui souhaitait se montrer égoïste et la priver de son saut de l’ange ? Ce saut qui la plongerait dans un océan de bien-être… Elle ferma à nouveau les yeux et ses lèvres s’entrouvrirent, alors que des flocons les effleuraient avec la douceur d’un amant. Elle ne voulait pas être arrêtée. Elle voulait être comprise. Comprise dans un monde qu’elle ne comprenait pas elle-même. Qui aurait pu prévoir qu’un être humain fut aussi complexe ? Aussi difficile à gérer ? Elle n’était qu’une rose après tout… Ce qu’on lui demandait de vivre était peut-être trop intense pour qu’elle y survive. Son pied droit s’avança un peu, hésitant et cherchant où commencerait le vide, jusqu’où irait ses limites. Elle chancela vers l’avant et songea à se laisser tomber à cet instant précis, mais une main se posa alors avec légèreté sur son épaule. Une poigne chaude, douce, qui lui permit de retrouver l’équilibre qui lui manquait. Un frisson la secoua, alors qu’elle s’apercevait enfin que le vent qui soufflait était glacial, que la neige dans laquelle elle marchait engourdissait ses muscles, que son sang semblait s’être changé en glace, à l’instar de son cœur, tant sa peau était pâle. D’une pâleur maladive… était-elle malade ? Devenait-elle folle ? Ou l’avait-elle toujours été ?

« Venez, je vais vous aider à revenir sur la terre ferme. Ne faites pas une bêtise que vous regretterez. S’il vous plait. ». Cette fois, elle ne put se résoudre à imaginer que c’était sa raison qui lui parlait. Il y avait bel et bien quelqu’un à ses côtés. Quelqu’un qui avait posé sa main sur son épaule, quelqu’un qui venait de lui demander de redescendre sur terre, quelqu’un dont la voix s’était brisée pour elle, qui s’inquiétait. Une grande première. C’est sans doute cela qui lui fit tourner la tête, dans l’espoir de voir qui était ce « quelqu’un », les lèvres étirées en un sourire surpris et enjoué. Un jeune homme aux cheveux bruns parsemés de cristaux, aux yeux assombris et tourmentés. Très beau sous la lumière pâle et floue des réverbères enneigés. Elle ne voulait pas qu’il s’inquiète. Plus maintenant. Elle ne redescendrait pas. Sa décision était prise. Elle voulait voler. Elle voulait chuter dans ce matelas de plumes blanches, elle voulait tomber dans ce gouffre immaculé. Elle secoua alors doucement la tête et répondit d’une voix calme et douce, pour le rassurer : « Il ne faut pas vous inquiéter, je suis déjà morte, rien ne peut m’arriver. ». Son sourire s’agrandit et elle fit basculer sa tête en arrière, les paupières mi-closes, alors qu’elle savourait la froide caresse de la nuit. Elle remonta doucement sa main vers celle qui était posée sur son épaule et elle la posa dessus. Froid contre chaud. Elle déglutit difficilement et se mordit les lèvres. « Vous ne trouvez pas que c’est une nuit magnifique pour franchir le pas ? J’ai toujours voulu voler, mais seuls mes pétales pouvaient le faire. ». Elle retira sa main et ouvrit à nouveau les yeux, observant la beauté cachée derrière cette obscurité encombrante. La beauté que peu de personne réussissait à percevoir. Celle dissimulée derrière la laideur apparente, à laquelle se fiaient les gens. En général, elle aussi se fiait à elle. Toutefois, dans des éclairs de raison, parfois, elle se disait que la beauté était une véritable malédiction. Derrière elle se pouvaient se cacher les êtres les plus monstrueux. « Je crois que c’est à mon tour. », murmura-t-elle pour elle-même, sans savoir si l’inconnu venait de l’entendre.

Elle voulait redevenir celle qu’elle avait été avant, la légère et heureuse rose au milieu de ses sœurs, au milieu de celles qui la comprenaient. Elle ne voulait plus être humaine, être cet esprit dans cet objet de chair. Elle refusait. Elle ne désirait plus être utilisée, salie, puis jetée. Encore et encore. Elle voulait aller bien au-delà de cela. Pas seulement un corps à manier, pas uniquement une jolie figure, derrière laquelle personne n’irait jamais voir. Quelqu’un. Comme lui, qui venait de poser sa main sur son épaule, sans savoir à quel point ce petit geste la toucherait. Quelqu’un de bien. Un être à part entière, avec une vie fantastique. La sensation de chute, se faire aspirer par le vide, puis l’impact sur le sol. La neige qui se soulève sous le choc, qui retombe en minces particules sur elle. Et elle, elle qui se relève, en s’époussetant. Tomber pour mieux se relever. Renaître. C’était bel et bien ce qu’il lui fallait. Une renaissance. Quoi de mieux que cette façon pour l’exercer ? Un sourire se dessina à nouveau sur ses lèvres tremblantes et elle inspira profondément, l’air blanc de cette atmosphère onirique lui brûlant la gorge sans qu’elle ne s’en soucie. Puis, elle tourna son visage souriant vers l’inconnu et lui murmura en une demande joyeuse, d’un ton libéré de tous soucis : « On se retrouve en bas ? ». Avant de se laisser tomber en avant.

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MessageSujet: Re: vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter ◭ KOVU.  vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter ◭ KOVU. EmptyLun 1 Avr - 18:01

Il l’avait touchée, il l’avait troublée. Kovu en était certain. Quand elle avait entendu ses premières paroles, quand il l’avait implorée de ne pas sauter, elle avait semblé hésitante. Il profita donc de ces quelques secondes pour se rapprocher d’elle, l’inquiétude avait pris le pas sur tous les autres sentiments qu’il avait pu éprouver ce soir. Cette jeune fille, il ne la connaissait pas, pourtant il refusait de la laisser partir, de la laisser s’enfuir, de la laisser s’évaporer dans la nuit blanche, de la laisser se faire dévorer par le froid, et par le vide. Il voulait la garder près de lui, la sauver. Elle semblait si calme, si fragile. Sa peau blanche semblait presque transparente illuminée par la clarté de la lune, ajoutant à son apparence angélique. Maintenant qu’il était tout près, il s’en rendait d’autant plus compte alors qu’elle, ne semblait pas être consciente de sa présence. Peut-être était-elle somnambule après tout ? Ce qui expliquerait bien des choses. Dans tous les cas, il la sauverait. La voilà qui recommençait à bouger, à chanceler, s’amusant de la limite qui la séparait du vide comme on s’amuserait d’une blague particulièrement drôle. Elle se jouait du danger. Il devait la retenir, lui faire prendre conscience de la situation, et il posa sa main sur son épaule. Il la sentit alors frissonner, comme si enfin, elle réalisait dans quel lieu elle se trouvait, combien cette nuit sombre était fraîche. Lueur d’espoir. Il la faisait réagir. Il fallait qu’il la tire de là, c’était son obsession à présent. Une lueur d’espoir qui ne dura qu’un court instant, qu’une poignée de secondes. Elle lui souriait, enjouée. A nouveau elle échappait à la réalité pour passer du côté de l’imaginaire, de l’irréel, ange arraché au ciel. « Il ne faut pas vous inquiéter, je suis déjà morte, rien ne peut m’arriver. » Kovu ouvrit la bouche, surpris, il ne s’attendait pas à cela, pas du tout. Enfin il avait entendu sa voix, une voix douce, mélodieuse, calme, posée… Il avait entendu des mots sortir de ses lèvres rosées, pourtant il aurait préféré ne pas les entendre car ils l’inquiétait encore plus. Elle se croyait morte ? Pourtant il sentait son corps respirer sous sa main, non elle était glacée mais bel et bien vivante. Ses paroles étaient incohérentes. Quand elle pencha la tête en arrière il fit un pas en avant, pour se rapprocher encore de cette inconnue si mystérieuse. C’est à cet instant qu’il sentit sa main se poser sur la sienne, confirmant la réalité de sa présence près de lui. Une main gelée, jamais il n’avait touché une peau si froide. Maintenant, il s’inquiétait encore plus, il fallait qu’il la sauve et qu’il la réchauffe, qu’il lui apporte un peu de chaleur, qu’elle ne meurt pas de son saut, ni d’hypothermie. Sa voix le stoppa un instant. Vous ne trouvez pas que c’est une nuit magnifique pour franchir le pas ? J’ai toujours voulu voler, mais seuls mes pétales pouvaient le faire. » Encore une fois ses paroles le laissèrent pantois. Il la trouvait si… étrange, il avait du mal à comprendre ce qu’elle voulait lui dire. Pourquoi parlait-elle de ses pétales qui pouvaient voler ? Pourquoi pensait-elle qu’elle pourrait s’envoler en sautant de ce toit? Une idée s’imposa dans son esprit, si elle n’était pas somnambule alors elle devait être sous l’emprise d’une drogue. Déjà elle éloignait sa main, lui échappant. Elle murmura autre chose, mais elle parlait si doucement qu’il ne saisit pas le sens de ses paroles. Pourtant à nouveau elle lui sourit, mais ce sourire ne le rassura pas, il lui sera un peu plus le cœur. Kovu se tenait prêt, prêt à agir, prêt à la rattraper, si elle était droguée, il comprenait clairement pourquoi elle n’avait pas conscience du danger et de ce qui lui coûterait ce saut. Pour retarder l’instant, pour tenter de la garder ici il débuta une phrase : « Mademoiselle s’il vous plait… » Mais elle ne le laissa pas terminer et elle le contra, lui coupant la parole : « On se retrouve en bas ? » Il écarquilla les yeux et le temps que les mots n’arrivent jusqu’à lui, le temps qu’il ne réagisse, elle avait dépassé toutes les limites, elle avait franchi le dernier pas qui la séparait du vide.

L’adrénaline le propulsa en avant et il la rattrapa. Il attrapa sa main qu’elle avait laissée étendue derrière elle, comme une aile qui lui permettrait de voler. « Je ne vous laisserez pas tomber vous entendez ?! On ne se retrouvera pas en bas vous allez rester ici avec moi.» La colère éraillait sa voix cette fois, colère de n’avoir pas agi avant qu’elle ne se laisse tomber dans le vide. Il avait voulu privilégier les mots pour la raisonner, dès le départ il aurait dû utiliser la force en la soulevant et en la ramenant sur la terre ferme. C’est ce qu’il se décida enfin à faire, mobilisant toute sa force, il hissa la jeune fille vers lui, attrapant sa taille dès qu’il le pu. Et avant qu’elle ne réagisse, qu’elle ne se débatte, il la ramena sur le toit, la portant sur son épaule, puis rapidement, courut vers l’entrée et s’engouffra dans l’escalier. Enfin il la posa au sol, claqua la porte et s’y adossa, afin qu’elle ne puisse la rouvrir. Ses yeux dardés sur elle, il déclara d’une voix où perçaient l’inquiétude et le soulagement : « Ce n’était pas un jeu, si vous étiez tombée je… Je n’aurais pas pu vous aider. Vous seriez… morte. » Il ne parvenait pas à croire qu’il l’avait sauvée, qu’il avait réussi à la ramener ici. Il n'en tirait aucune gloire, aucune fierté, juste un sentiment de soulagement intense. Si elle était tombée, jamais il n'aurait pu se le pardonner. D’autant qu’il savait, il se rendait compte, qu’elle n’était pas consciente de la réalité, qu’elle n’était pas consciente des conséquences de son jeu. Plus calme, il attrapa sa main et la réchauffa entre les siennes. « Venez avec moi dans ma chambre, je vais vous réchauffer, vous êtes gelée je ne peux pas vous laisser dans cet état… » Elle n’avait pas encore réagit, elle semblait comme paralysée. Elle s’était contentée de le regarder, peut être choquée, choquée qu’il l’ait rattrapée, qu’il l’ait amenée ici. Lui comblait le silence de paroles incessantes. Dans un instant il était possible que sa colère éclate, quand elle prendrait conscience de la situation, ou alors elle le remercierait. Tout ce qu’il désirait c’était l’avoir sous les yeux, la savoir près de lui bien en vie, et pas gisante dans le coussin de neige blanche qui recouvrait le trottoir au bas de l’immeuble. Non il ne la connaissait pas, et pourtant déjà, sa vie était d’une importance capitale pour lui. Cette jeune fille fragile, cette poupée de porcelaine, il ne la laisserait pas se faire du mal.


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MessageSujet: Re: vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter ◭ KOVU.  vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter ◭ KOVU. EmptyDim 28 Avr - 15:21

 vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter ◭ KOVU. Tumblr_mlkaq7vObf1rmv4abo3_r1_500
Elle sentit son corps basculer en avant, ses bras légèrement en retrait derrière elle, les yeux mi-clos et les lèvres entrouvertes, bleuies par le froid. Comme une pierre lourde, elle chuta immédiatement vers le bas. Une dernière inspiration glaciale, semblable en intensité à la première aspiration d’un nouveau-né, la morsure du vent sur sa peau nue et le vide soudain beaucoup plus proche, puis… tout s’arrêtât brusquement. Des doigts serrèrent sa main et elle sentit son dos battre contre la pierre grise du mur, alors qu’on la stoppait en plein vol. Une douleur remonta le long de son bras et elle gémit, alors qu’elle entendait une voix juste au-dessus de sa tête : « Je ne vous laisserez pas tomber vous entendez ?! On ne se retrouvera pas en bas vous allez rester ici avec moi. ». Une voix emplie de colère, qui s’échappa des ténèbres pareille à un coup de tonnerre troublant la quiétude des lieux. Les pensées engourdies, des larmes nichées au creux de ses paupières, elle tenta de remettre en ordre les évènements qui venaient de se dérouler. L’homme aux cheveux bruns parsemés de neige volatile, son regard sombre et inquiet posé sur elle, ses paroles réconfortantes pour la faire descendre… et maintenant, cette poigne d’acier qui la maintenait suspendu dans le vide, à quelques pas seulement de son rêve, pour l’empêcher de s’échapper de la réalité brutale de ce monde, pour lui interdire de voler. Elle ne voulait pas, il fallait qu’il la lâche ! Néanmoins, lorsqu’elle ouvrit ses lèvres froides, seuls des petits nuages démembrés de fumée blanche sortirent de sa bouche. On la hissait doucement, la ramenant sur la terre ferme, l’éloignant peu à peu de l’apaisante couche de poussière blanche, qui lui paraissait toujours si attrayante… Elle fronça les sourcils, une panique nouvelle faisant battre son cœur rapidement. Non, elle ne pouvait pas retourner sur le toit, c’était impossible, elle était si proche d’y arriver ! Et qu’allait bien pouvoir lui faire ce géant brun, pourquoi voulait-il la priver de son bonheur ? Ses mains se mirent à trembler pour d’autres raisons que le froid et sa voix se perdit définitivement dans les méandres de ses spéculations.

Un bras vint encercler sa taille et on la hissa sur une épaule musclée. Sa peur s’éleva d’un cran, le sang battant dans ses tempes à son rythme fou, et peu à peu, elle vit s’échapper de son regard le paysage enneigé qu’elle affectionnait tant. La pâle lueur de la lune qui éclairait d’argent le blanc immaculée de la neige disparut rapidement dans un flou de larmes et les échardes de cristal cessèrent de tomber sur leurs silhouettes enchevêtrées lorsqu’une porte de métal se fut refermée sous ses yeux embrumés. Elle sentit alors qu’on la posait à terre et ses genoux tremblèrent sous elle, comme si elle allait bientôt défaillir. Pourtant, elle tint bon, le regard fixé sur la poignée en acier, prête à bondir pour l’ouvrir à la moindre faille. Et l’inconnu, comme s’il s’était douté de ses intentions, resta devant le battant métallique, l’empêchant de mettre à exécution son plan bancal. « Ce n’était pas un jeu, si vous étiez tombée je… Je n’aurais pas pu vous aider. Vous seriez… morte. ». Les mots soufflés avec soulagement lui parurent durs et implacables à ses oreilles. Il mentait. Pourquoi faisait-il cela ? Elle ne voulait pas de son aide, elle voulait juste partir et voler ! Il fallait qu’il la laisse passer ! Pourtant, elle ne donnait pas cher de sa peau, si elle essayait. Tremblante dans sa pâle robe, aussi blanche que la neige qui tombait dehors, les membres engourdis ; elle ne tiendrait pas deux secondes face à lui. Elle sentit une main chaude attraper ses doigts et elle n’osa pas même se dégager, de peur de ne provoquer une fois de plus la colère de cet homme. La dernière fois, il lui avait dit de rester sur le toit ; elle ne l’avait pas écouté et il l’avait arrêtée en plein vol, alors qu’elle touchait du bout des doigts un rêve fait d’étoiles et de magie, de roses et de pétales libres. « Venez avec moi dans ma chambre, je vais vous réchauffer, vous êtes gelée je ne peux pas vous laisser dans cet état… ». Non, elle ne le suivrait pas, jamais ! Il lui avait arraché les ailes et tirer loin de la lune, et il voulait qu’elle le laisse l’emmener dans sa chambre ? Elle ne savait que trop bien ce que voulaient les hommes, lorsque deux êtres se retrouvaient ainsi prisonniers d’une même pièce. Elle refusait d’être utilisée une fois de plus de cette sorte. Elle retira alors brusquement sa main de la sienne et se recula. Son pied trouva le vide, elle était dans un escalier, et elle faillit bien tomber, mais elle se rattrapa à temps, éclatant alors : « Ne me touchez pas ! Vous n’êtes qu’un menteur et vous pensez que je vais vous suivre ? Ne m’approchez pas ! ». Sa voix était menaçante et pourtant, quelque chose se brisa sur les derniers mots. Un menteur, il ne pouvait en être autrement. Il avait dit qu’elle allait mourir si elle tombait. C’était faux ! La mort n’avait pas un si beau visage, la mort n’avait pas le corps blanc. Elle était noire et cruelle, douloureuse et semblable à une longue agonie. Elle était déjà passée par elle, il ne savait pas de quoi il parlait. Il avait simplement voulu remplir l’espace de ses mots creux pour l’empêcher de réaliser son rêve et ça, c’était le pire des mensonges ! « Pourquoi vous ne m’avez pas laissé voler ? Pourquoi m’avoir menti en essayant de me faire peur, en racontant que je pouvais mourir ? C’est faux ! ».

Elle ne savait pas bien ce que c’était, mais à ses propres oreilles, quelque chose résonna étrangement dans sa phrase, comme si elle venait d’énoncer un fait qu’elle savait inexact. Pourtant, elle avait raison, non ? Elle voulait juste prendre un nouveau départ, tenter de vivre de nouvelles choses. Elle ne voulait pas mourir, pas vrai ? Alors, quelle était cette fatigue lancinante qui lui pesait sur le cœur et ces choses qu’elle avait faites, qui tournaient en boucle dans son crâne comme pour la torturer… Non, elle refusait de croire qu’elle avait voulu faire ça. Cet homme ne pouvait que mentir ! Ah oui, vraiment, Rose ? Repense à tout ça, à ce que tu as fait, à ce dégoût de toi qui est venu se coller comme une seconde peau à ton être, songe à toutes ces nuits où tu essayais gauchement de chercher l’amour, à tous ces abandons et à cette fatigue que le sommeil ne parvenait pas à combler. C’était le seul moyen, il n’y avait que ça… Bien sûr. Un goût de sel emplit soudainement ses lèvres et elle se rendit compte que de l’eau coulait le long de ses joues, alors que des sanglots brisés paraissaient vouloir sortir de sa poitrine. Elle pleurait, se rendit-elle compte stupéfaite… Elle n’avait jamais vu que les autres pleurer, elle n’avait pas songé un instant à ce que ça puisse lui arriver… Et pourtant, elle sentait les larmes claires tomber de ses paupières, alors que son cœur semblait déchiré. Tu le savais au fond de toi, pas vrai ? Quoi ? Que tu ne pouvais pas voler. Elle posa ses mains tremblantes sur ses joues, souhaitant essuyer son chagrin, puis finalement son visage bascula dans ses paumes, alors qu’elle se laissait lentement glisser le long du mur froid. « Je suis une rose, je ne peux pas pleurer ! », s’écria-t-elle la voix faible, désarçonnée, plus à soi-même qu’à l’inconnu, désireuse d‘oublier ce qu‘elle venait de comprendre. Et alors, une perfide petite voix lui répondit silencieusement : Tu étais une rose et cela signifie que tu peux souffrir.
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MessageSujet: Re: vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter ◭ KOVU.  vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter ◭ KOVU. EmptyMer 29 Mai - 17:05

La scéne paraissait presque iréelle maintenant qu'il se trouvait dans cette cage d'escalier dénuée de vie, métallique et froide. De l'autre côté de cette porte qu'il maintenait fermée, la neige continuait certainement de tomber, venant s'ajouter à la couche déjà présente au sol. Mais ici, rien. Rien ne venait troubler le silence de plomb qui s'était installé depuis que ses derniers mots avaient résonnés dans l'air. La jeune inconnue face à lui le regardait, yeux écarquillés, inquiète, surprise, choquée peut être. Il ne parvenait pas réellement à décrypter l'émotion exacte qui semblait l'assaillir mais il lisait dans son regard la peur qu'il lui inspirait. Et elle retira sa main de porcelaine de la sienne, l'arrachant avec brutalité, comme si il l'avait brûlée, offusquée. Il sursauta, presque surpris qu'une jeune femme si fragile, glacée et tremblante, soit capable d'un mouvement si brusque, presque violent. Elle venait d'agrandir encore la distance entre eux, reculant d'un pas. Elle vacilla un instant et il esquissa un mouvement pour la rattraper, mais elle se raccrocha d'elle même à la rembarde. Si elle voulait réellement mourir, elle se serait certainement laissée tomber en arrière cette fois encore, elle avait eu le réflexe de s'accrocher, pour lui s'était une preuve suffisante qu'elle n'avait pas réalisée ce qu'elle faisait quelques minutes plus tôt, au bord de ce toit blanc. Peut être l'avait-il tirée de sa léthargie. Il se redressa contre la porte, bien décidé à ne pas l'effrayer un peu plus encore, puis sa voix perça le vide : « Ne me touchez pas ! Vous n’êtes qu’un menteur et vous pensez que je vais vous suivre ? Ne m’approchez pas ! ». Il fut surpris une fois encore de l'ardeur, de l'agressivité qu'elle exprimait. Et également des propos qu'elle tenait. Un menteur ? Pourquoi l'accusait-elle d'être un menteur ? Il fronça les sourcils, il n'avait que de bonnes intentions et ne saisissait pas le sens des paroles de celle qu'il avait sauvée. Peut être avait-il été trop vite en lui proposant de l'accompagner à la chambre, à vrai dire il n'avait pas vraiment réfléchi, il avait simplement désiré prendre soin d'elle. Mais elle ne semblait pas d'accord, la colère obscurissait ses traits, son visage doux. Il devait la rassurer, ne pas la perdre des yeux. Si il la laissait filer, qu'allait-elle faire d'autre ? Quelle inconscience allait-elle commettre ? Immobile il la contempla, cherchant dans son esprit les mots justes, les mots appropriés pour lui expliquer la situation. Elle semblait si... étrange. Oui, étrange. Et ce ton menaçant ne s'accordait pas du tout avec son apparence fragile. Avant d'agir à nouveau, de lui parler, il devait tenter de la comprendre pour ne pas faire d'autre erreur. « Pourquoi vous ne m’avez pas laissée voler ? Pourquoi m’avoir menti en essayant de me faire peur, en racontant que je pouvais mourir ? C’est faux ! ». Immédiatement il ouvrit la bouche pour répondre « Mais... », puis il la referma, incertain de ce qu'il devait dire. La vérité évidemment, il ne pouvait en être autrement mais quelle vérité accepterait-elle ? Non, il ne l'avait pas sortie de sa léthargie, de son délire, elle croyait réellement qu'elle aurait survécu à son saut de l'ange dans le vide, que la couche de neige amortirait sa chute et qu'elle se reléverait, indemnne. Le tout était de savoir ce qui lui faisait penser une telle chose, au point de le traiter lui de menteur. La situation se compliquait et Kovu se sentait de plus en plus désemparé. Pourtant il n'était pas décidé à abandonner, au contraire, il fallait qu'il trouve une solution, il ne pouvait pas la laisser ici, seule, et faire comme si il ne s'était rien passé. Non ce n'était tout simplement pas lui. Incertain, il la scrutait, osant à peine remuer un cil. Elle semblait encore plus perdue maintenant. Il avait même l'impression qu'elle débatait avec elle même, elle remuait la tête, gesticulait légérement, mais ne parlait plus, ne disait plus un mot. Une nouvelle transe ? Son regard, se posa dans celui de cette jeune femme dont il avait croisé la route mais il ne découvrit pas de pupilles dilatées, comme c'était le cas sous l'emprise d'une drogue quelconque. Alors elle était lucide juste... Troublée. A l'instant où il parvenait à cette conclusion, il vit d'ailleurs une larme glisser sur son visage, puis une autre et encore une, gouttes salées qui laissaient des sillons humides sur ses joues de porcelaine. Un sanglot éclata, brisant le silence qui avait de nouveau reprit ses droits. Il résonna étrangement dans l'air et dès cet instant, Kovu eut envie de la saisir dans ses bras, pour la rassurer. Mais il ne pouvait pas, il ne devait pas, il avait peur de la faire fuir plus loin encore. Il ne pouvait rien faire, pas tout de suite. Elle s'effondra, mains posées sur son visage, il ne distinguait plus ses yeux, ses larmes. Sa voix pourtant, parvint jusqu' àlui et il comprit. « Je suis une rose, je ne peux pas pleurer ! » C'était donc cela. Elle était une rose. Non il ne la croyait plus folle, il comprenait tout à fait, elle avait été victime du sortilège, le même qui l'avait touché lui. Elle était magique avant, mais elle était une fleur et une fleur ne sait pas vivre comme un humain. Lui avait déjà eu du mal à s'adapter, alors pour elle... Ce devait être difficile, très difficile. Ressentir une foule de sentiments, dévastateurs, puissants. Des sentiments inconnus auparavant, qui comme des parasites, naissaient au plus profond de soi-même, s'y incrustaient, et étaient impossibles à déloger. Comment gérer tant de pression ?

Lentement, Kovu se laissa glisser contre la porte, il restait assis devant par précaution, mais se mettait à la hauteur de la jeune femme. Il s'éclaircit la gorge le temps de trouver les mots appropriés et de sa voix la plus douce il s'adressa à elle : « Et moi je suis un lion... Ou plutôt... J'étais. » Lui dévoiler son identité n'était pas évident pour lui, il ne voulait pas passer pour fou, mais c'était la seule manière qu'il avait trouvé de s'attirer son attention, et peut être un peu de sa confiance, juste le temps qu'il la mette en sécurité. Il pensait aussi que cela pourrait l'aider un peu, de savoir qu'elle n'était pas seule. « Vous aussi alors, vous avez été touchée par le sortilège... Vous étiez... -Il la regarda, un peu nerveux- Vous étiez une rose?C'est pour ça que vous pensiez pouvoir voler ? » Il n'attendait pas vraiment de réponse, pas tout de suite, c'était certainement trop tôt. « Malheureusement un corps d'humain n'est pas constitué pareil. Je vous assure que la chute vous aurait tuée, je ne mens pas. » Il sortit un mouchoir de sa poche, et le lui tendit, calmement, sans faire aucun mouvement brusque. Il le déposa à côté d'elle, afin qu'elle le prenne quand elle en aurait envie, il était prêt à passer la nuit ici, à attendre qu'elle se sente mieux et qu'elle reprenne ses esprits. « Je veux juste vous aider. » Embarassé, il passa une main derrière sa tête, pour détendre un peu sa nuque. Il n'était pas habitué à vivre des émotions si intenses en si peu de temps et son corps lui manifestait son désaccord, mais il s'en moquait. Il allongea ses jambes pour être un peu plus à l'aise, scrutant toujours la jeune femme face à lui, ce n'était pas une poupée de porcelaine, c'était une fleur, tout aussi fragile et qui avait grand besoin qu'on prenne soin d'elle.
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MessageSujet: Re: vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter ◭ KOVU.  vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter ◭ KOVU. EmptyLun 5 Aoû - 22:10

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C’était comme une chape de plomb enserrant son cœur d’une poigne de maître, qui l’étouffait et lui faisait affreusement mal. Des doigts de métal qui avaient dû essayer d’attraper ses pétales et qui s’étaient retrouvés emmêlés aux rouges veines de son cœur battant. Elle sentait presque des ongles écorcher sa peau fragile d’humaine stupide… quoi que… stupéfaite, elle se rendit compte que c’était bien le cas, que les paumes qui recouvraient ses joues et ses yeux paraissaient vouloir lui arracher le visage. En fait, c’était elle, toute entière, qui voulait juste retirer son masque, maintenant. Elle n’en pouvait plus, c’était trop dur, elle abandonnait. Elle n’était pas une héroïne, elle n’était pas une personne forte. Elle était juste une petite rose qui s’était retrouvée au mauvais endroit, endroit hostile à ses yeux, dans lequel elle ne pouvait décemment vivre. Elle hoqueta de nouveau, des sanglots dans la voix, et se recroquevilla un peu plus, honteuse de se montrer aussi faible. Elle n’osait plus même relever les yeux. Elle ne voulait pas découvrir que l’homme qui l’avait tiré de son saut de l’ange jetait sur elle un regard blasé ou désabusé. Parce qu’après tout, c’est ce que faisaient tous les hommes, non ? Juger l’autre, ne rien pardonner, tacler son voisin au moindre faux pas ; c’était bien là le seul comportement qu’ils lui avaient tous offerts. Quoi que, lui, au moins, lui avait dit la vérité. Il lui avait même sauvé la vie, alors pourquoi la jugerait-il ensuite ? Il n’avait pas l’air ainsi, et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de se montrer méfiante. Jamais un homme n’avait eu un mot agréable à lui glisser, ils l’avaient tous convoitée pour une nuit, pas pour la chérir et lui faire de beaux discours.

« Et moi je suis un lion... Ou plutôt... J'étais. ». Elle crut, durant quelques secondes, qu’il se moquait d’elle. Pourtant, sa voix était douce, ou tout du moins, elle lui paraissait beaucoup moins menaçante que deux minutes plus tôt, et un brin hésitante. Et il semblait un peu plus proche, comme s’il lui faisait des confidences. Elle ne releva pas la tête, sentant toujours des larmes amères dévaler sur ses joues, ne sachant pas comment les faire s’arrêter, alors qu’un sentiment de profond chagrin lui coupait le souffle. Elle n’était plus une rose. Et lui, disait qu’il avait été un lion… pourtant… Ils n’étaient plus que deux humains, des sacs d’os et de chairs, pourvus de sentiments idiots et de doutes effrayants. Ou tout du moins, c’était le cas pour sa part. Il y avait tellement de choses qui débattaient en elle pour savoir qui aurait le dessus qu’elle ne savait plus par où commencer pour démêler le chaos qui régnait dans son crâne. Mourir. Elle avait failli mourir. C’était maintenant une certitude désarmante et à cette nouvelle s’accompagnait le fait qu’elle ne pourrait jamais voler. Non, elle ne pourrait jamais compter les étoiles du bout de ses doigts, toucher leur lumière enflammée, puis s’allonger dans le croissant argenté de la lune pour y rêver de choses célestes. Elle ne pourrait pas non plus tomber dans la neige sans la tâcher de rouge, sans qu’elle ne soit salie par son sang… Elle n’était plus une frêle rose qui peut se déposer où le vent la porte.

« Vous aussi alors, vous avez été touchée par le sortilège... Vous étiez... Vous étiez une rose? C'est pour ça que vous pensiez pouvoir voler ? ». Le début de sa phrase l’interpella. Un sortilège, c’était donc bien cela qui l’avait menée ici ? Elle n’était pas dans une sorte de Paradis où elle était immortelle, c’était donc définitif. Et puis, ses derniers mots tombèrent comme une sentence, alors même qu’il ne prononçait qu’une question. Une nouvelle salve de gouttes salées lui tomba dans les paumes, comme la rosée matinale se serait glissée entre ses pétales pour toucher son cœur floral. Elle ne put répondre à sa question, alors qu’elle tentait tant bien que mal de se reprendre. Il fallait qu’elle parte, elle ne voulait pas qu’on la voie dans cet état, il devait la laisser, ne pas insister… « Malheureusement un corps d'humain n'est pas constitué pareil. Je vous assure que la chute vous aurait tuée, je ne mens pas. ». Une sentence, claire et définitive. Avec l’impression que cet inconnu aux boucles sombres était un juge. Elle releva doucement le visage, abaissant ses mains pour les tordre entre elles et elle finit par braquer son regard flou dans celui presque noir de l’homme, qui s’était affaissé contre la porte, paraissant de ce fait beaucoup moins imposant. Ses traits n’étaient pas mauvais, il ne se montrait pas mesquin, il n’était plus ce géant qui voulait la blesser, il essayait juste de l’arracher à sa réalité légère qu’elle s’était créée au fil des jours passés dans ce monde. Elle entrouvrit les lèvres, prête à lui dire des tas de choses. Merci, désolée, je sais, vous mentez, je dois partir, je veux mourir, je ne suis pas prête, je suis une rose. Les mensonges auraient succédé à de cruelles vérités et puis, elle aurait refait le monde jusqu’à ce que l’aube, pâle et belle, se lève pour la tirer de ce songe. Pourtant, rien ne vint. Les lettres se troublèrent dans son esprit et sa voix resta silencieuse.

Et survint alors un geste d’une troublante gentillesse qui la fit trembler de tout son corps. Il sortit un mouchoir de sa poche, qui lui sembla être un minuscule carré blanc dans sa grande main d’homme, et il le déposa à ses côtés, sans la toucher, ni se montrer brusque. De nouvelles larmes coulèrent, comme si son service lacrymal, une fois découvert, avait été disloqué et ne pouvait plus s’arrêter. C’était la première que quelqu’un lui donnait une chose, sans arrière-pensée. « Je veux juste vous aider. ». Elle détourna le regard pour le tourner vers le mouchoir, alors qu’il allongeait ses jambes. Elle approcha ses doigts lentement, comme si elle craignait qu’il ne disparaisse puis, une fois attrapé, le serra très fort. Elle le mena jusqu’à ses joues qu’elle essuya maladroitement. Ce faisant, elle dit alors d’une petite voix : « Un lion ? Ça vous va plutôt bien… ». Elle essaya de sourire, sans vraiment de succès, et releva alors les yeux vers lui. « Je suis désolée de vous avoir insulté de menteur… ». Il y eut un bref silence et elle reprit, les yeux hagards, un peu perdue : « Je peux vraiment mourir alors ? ». Elle inspira profondément et cilla plusieurs fois, tentant de se reprendre.

Elle se redressa un peu et tendit sa fine main vers l’homme, convaincue qu’il ne lui ferait pas de mal, pas après ce qu’il venait de lui annoncer. Elle aurait pu le prendre pour un fou, certes. Mais une rose se moquant d’un homme qui lui a sauvé la vie et qui dit être un lion ? Ce serait l’hôpital se moquant de la charité. Attendant qu’il la lui prenne, comme elle l’avait vu faire dans plusieurs bars quand deux personnes se présentaient, elle se nomma, un peu hésitante : « Je suis Rose. Enfin… plus vraiment, mais… c’est mon prénom… ». Elle se mordit la lèvre, ne sachant pas vraiment comment conclure, puis finit par rajouter, sincèrement : « Et merci. ».

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Kayla N. Sullivan

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Kayla N. Sullivan
J'ai posé bagages ici le : 11/10/2012 Jouant le rôle de : Nala Nombre de messages : 1903 On me connait sous le pseudo : Mélou. Un merci à : Shiya; Je suis fier(e) de porter l'avatar de : Amber Perfect Heard.
MessageSujet: Re: vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter ◭ KOVU.  vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter ◭ KOVU. EmptyJeu 29 Aoû - 10:24

J'archive  vivre, ce n’est jamais que reculer pour mieux sauter ◭ KOVU. 966932993
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