Une nuit d’été lourde et  orageuse, alors que rien à part quelques éclairs ne pouvait perturber le sommeil du jeune George Alexander de Nottingham. Un fracassement, des pas, des cris d’hommes en colères se firent entendre de sa tour. Il était fils héritier d’un seigneur  mais malgré son statut, il ne possédait guère de biens à part ce château. Il faut dire que depuis cinq ans, entre les incendies, les famines et la peste, le pays était ravagé et partout dans la région, les cerfs et vilains commençaient à se révolter face à leurs souverains. A Nottingham, le souverain et ses vassaux, dont le père du jeune George, avait pourtant tout fait pour ne pas attiser la colère de ses paysans, mais ce soir-là, ils avaient décidé d’organiser un banquet pour fêter l’anniversaire de sa sœur. Ce n’était pas grand-chose mais cela avait suffi à révolter tous les habitants de la ville, furieux, ils entrèrent dans la demeure et tuèrent tous les seigneurs et leur famille qui se trouvaient sur le chemin et ils n’hésitèrent pas à tuer devant le jeune enfant ses parents et à enlever sa sœur pour en faire une soubrette. Heureusement pour lui il avait eu le temps de se faufiler dans son armoire pour ne pas se faire remarquer et ce ne fut que quand il reconnut un visage familier, un ami de son père, qu’il sortit de sa cachette, en larmes, perdu et affamé. Après ça, le jeune enfant, avant innocent, poli et agréable avec tout le monde dont ses gens, se montra cruel, calculateur, mesquin avec les plus démunis et se promit de les rendre encore plus faibles qu’ils ne l’étaient déjà pour se venger.

A l’adolescence, l’ami de son père qui l’avait recueilli et qui était un homme bête et saoul à longueur de journée faisait un piètre shérif. C’est ainsi qu’à 15 ans, pour la première fois, il remplaça son « oncle » à ce poste et arrêta ces premiers criminels. Il s’agissait de deux jeunes hommes de ferme qui avait volé un bout de pain à une femme de bonne famille, il vu ainsi un bon moyen de commencer à se venger de toutes ses vermines qui avait détruit sa famille et n’hésita pas à les faire condamner pour voler organisé et armé. Ce crime les condamna à la peine capitale : la décapitation. Alors que la plupart des personnes tournèrent la tête durant ce spectacle, lui, regarda avec délectation, la mort de ces hommes qu’il ne connaissait même pas. Ils étaient morts pour pas grand comme l’avait été ses parents et il prit goût à voir le sang couler et les larmes de leurs proches. Il aimait les condamner à mort, il se sentait tout puissant et son « oncle » était en plus fier de lui, le remerciant de les débarrasser de tous ces brigands. A seulement 17 ans, il était l’homme le plus craint du château, même plus que le prince Jean, frère de Richard qui était parti en croisade. Il prenait sans vergogne les biens de tous les habitants, au nom de la royauté pour au final les garder. Bien sûr à cette époque, il ne pouvait pas trop abuser de son pouvoir pour ne pas éveiller les soupçons de son abus de pouvoir face aux seigneurs, il se montrait intelligent et calculateur, les mettant un par un dans sa poche et gagnant petit à petit les respects de toute la bourgeoisie du château. Un an après, il retrouva son tuteur inerte sur la table de leur salon, une bouteille de vin à ses pieds était renversée, il avait rejetait tout ce qu’il avait bu sous un aspect liquide et blanc qui augmentait la puanteur de la pièce. Normalement, toute personne saine d’esprit et un minimum émotive serait parti en courant de la pièce, soit pour pleurer soit pour aller chercher de l’aide, mais lui, ne montra aucun signe, ni de tristesse ni de joie. La mort de cet homme qui l’avait recueilli mais qui ne lui avait jamais témoignait un signe d’affection, un peu de fierté ou d’encouragement pas ci par là, ne l’atteignait en rien. Au bout d’une heure, après qu’il  ait fini sa soupe dans sa chambre, il revint de la salle, posa son bol et se décida enfin à appeler un écuyer. Peu de temps après ce décès, le prince chercha un nouveau shérif, encore plus cruel que l’ancien pour pouvoir collecte les taxes et s’occuper de la prison et sans aucunes surprises, ce fut George qui fut choisi pour occuper ce poste. Il avait maintenant un pouvoir important et allait pouvoir se venger en exploitant tous les pauvres habitants de Nottingham.

Pendant des années, il a été le shérif de Nottingham, même s’il était fier de porter l’insigne, il devait avouer qu’être à la botte du prince jean, cet espèce de usurpateur, pleurnichard et peureux ne l’enchantait guère mais il n’avait pas tellement le choix. Alors même s’il se montrait courtois et soumis face à lui, par derrière, il réussissait à l’arnaquer en prenant la moitié des impôts qu’il récoltait. Il n’hésitait pas non plus à prendre plus que ce qu’il ne devait aux pauvres et à en rire devant eux. Il avait tout pour lui, le pouvoir, la richesse et la crainte qu’il inspirait aux habitants. Jusqu’au jour où, il apprit l’existence du dénommé Robin des bois. Un voleur et brigand qui aimait dérober les biens des riches pour les donner aux pauvres. Quand il sut ça, il se mit dans une colère monstre, il faisait tout le contraire de ce que lui voulait. Ce voleur se montrait généreux et sympathique avec ces vauriens qui n’avaient pas un seul instant hésité à tuer ses parents juste pour une fête d’anniversaire. Pour se venger de cette ignoble personne, il décida de prendre encore plus d’impôt et même de gâcher l’anniversaire des enfants de Nottingham. Ce fut durant un concours pour gagner le cœur de la belle Marianne qui aurait été l’apothéose de la vie de du shérif qu’un mariage avec elle, qu’il rencontra le jeune Robin. Ce jeune homme était tout le contraire de lui, il inspirait la sympathie alors que lui faisait peur à tout le monde, il était admiré, acclamé et apprécié de tous les paysans et pauvres, ce que ne lui enviait pas George. Mais au moment où il comprit que Marianne faisait partie des personnes qui l’admirait, il se mit dans une colère folle et voulut à tout prix l’attraper, malheureusement pour lui, il avait pour une fois trouvé un adversaire à sa taille et lors de leur dernière rencontre, pendant une ultime bataille il met le feu au château commettant ainsi une terrible erreur. Après ça, il est chassé du royaume sans un sous en poche, ni personne pour l’aider. En exil, outre la haine qu’il avait pour les gens sans richesses, il se mit en tête de se venger de Robin d’une toute autre manière qu’il avait l’habitude avec les habitants de Nottingham, en lui volant ce qu’il avait de plus cher : Marianne.

Une nuit tandis que l'ancien shérif, s'endormait sur une botte de foin qu'il avait remarqué la veille pour y passer la nuit, une tempête traversa son monde, le genre de tempête que personne n'avait vu en Angleterre. Dès qu'elle fut à sa hauteur, les gouttes de pluie le réveillèrent mais le vent qui était tellement fort faisait voler tout ce qu'il y avait d'assez léger au sol et c'est ainsi qu'il se prit une branche sur la tête qui l’assomma.
Au réveil, il était allongé dans un lit avec une énorme bosse sur le crane. Il se leva pour essayer de comprendre où il était et ce qui avait bien pu se passer pendant qu'il était endormi mais dès qu'il fut face à un miroir, il faillit retomber dans les pommes. Son physique de Loup avec un ventre assez imposant et des yeux cruels qui n'attiraient personne avait laissé place à un homme, plutôt grand, avec un corps musclé. Au début, il pensa à un cauchemar ou à un maléfice et souhaita rentrer au plus vite à Nottingham mais au fil des jours, il remarqua que cette nouvelle vie avait des avantages. Personne ne savait qui il était, et c'est sans problème qu'il fut promus à la place de chef de la police locale et qu'il eut la sympathie des habitants de la ville. Cette nouvelle vie allait lui permettre de pouvoir se venger de Robin en se rapprochant de la belle Marianne sans lui avouer son ancienne identité.