On peut dire que j'ai eut de la chance, sans en avoir vraiment. J'étais encore au berceau lorsque mes parents moururent dans un accident de voiture à cause d'un chauffard que l'on ne retrouva pas. Je ne les ai jamais réellement connu et lorsque j'y repense, je n'ai aucun souvenir d'eux. C'est triste, mais ce sont des choses qui arrivent. Celui qui fît la figure parentale à leurs places fût mon grand-père, un drôle de personnage. Il était garde forestier dans l'une des dernières forêts sauvages d'Irlande et me pris sous son aile après l'accident, la plus grande partie de mon enfance se constitua de jeu dans les bois et de contes. Nous vivions en marge de la société, faisant pousser nos propres légumes et chassant de temps en temps (mais chut), je grandis donc loin des écrans de télévision, du cinéma et de toutes ces choses modernes qui réduisent les gens en esclave...Mon grand-père me lisait des contes, Cendrillon, la belle et la bête, le petit chaperon rouge, la petite sirène, baga-yaya, boucle d'or...Tellement d'histoires! Même si certaine finissait malheureusement pas toujours bien, d'autres étaient carrément terribles, mais j'ai grandi avec. C'est surement d'ici (et de la magnifique bibliothèque de mon grand-père) que me vint mon gout pour la lecture. Les problèmes commencèrent lors de ma scolarité, j'étais l'Orphelin, "celui-qu'avait-pas-de-télé". Les enfants sont stupides et ils leurs suffit d'un seul prétexte pour se donner un sentiment de puissance face à un étranger qui n'en était pas un...
Je me réfugiais encore plus dans mon silence et les livres, dissolvant mes peines au côté de Razpunzel ou de Boucle d'or. Je cachais mes peines à mon grand-père, il avait déjà beaucoup de travail à faire face au braconnage abusif qui sévissait à l'époque.
C'est au collège que tout bascula, ce fût l'insulte de trop, la brimade qui fît déborder le vase. Dans tous les cas je perdis le contrôle de moi-même, toutes ses années de souffrances ressortirent sous la forme d'une tornade dévastatrice. Et cette tornade c'était moi.
J'envoya trois de mes camarades à l’hôpital en les attaquant avec une chaise et il fallut cinq élèves pour me clouer au sol alors que je me débattais toujours. La sanction fût aussi brève qu'impartiale, renvoi définitif de mon collège sans aucune forme de procès. J'eus de la chance que les parents ne portent pas plainte...
Je me souviens encore du soir, la seule fois où mon grand-père haussa le tout contre moi. Des mots furent échangés et regrettés, mais le mal était fait. Il ne voyait qu'un seul moyen de canaliser "le Mal" comme il le disait, je devais trouver un défouloir.
C'est le jour suivant qu'il m'enseigna l'escrime, oui, l'escrime. Non, pas l'escrime avec les gens en combinaison d'abeille, l'Escrime moyenâgeuse. Il m'enseigna comment manier une claymore, une magnifique claymore en très bon état qui se transmettait de génération en génération. Durant toute mon adolescence il termina mon éducation et m'enseigna plusieurs méthodes de méditation pour me calmer. C'est comme ça que je vide ma tête, en m’exerçant face à des ennemis imaginaires dans un endroit calme.
Les années s'écoulèrent de cette manière, tranquillement, je devenais vraiment bon à la claymore et j'avais la tête encore plus dans mes contes.
Cette vie me plaisait beaucoup,mais le destin en décida autrement. Mon grand-père mourût dans son sommeil, le sourire aux lèvres... Quelque chose se brisa en moi, je n'avais jamais été aussi triste de ma vie... Les huissiers se saisirent de notre humble maison comme des oiseaux de proie.
Je n'avais plus de maison, plus de famille, mais pour la dernière fois mon grand-père me donna un coup de main. Dans son testament il était écrit noir sur blanc que j'héritais de l'épée, de quelques livres et ainsi qu'une lettre.

Mon cher Maroti, mon cher petit fils.
Lorsque tu liras cette lettre c'est que je serais partie rejoindre tes parents là où tout se termine. Mais ne pleure pas, tu as encore toute la vie devant toi. Dans ma jeunesse j'avais un ami assez étrange répondant au nom de Pixie Dust, un charmant monsieur avec qui j'ai vécu pas mal de... mais je divague. Cet homme est le directeur du Meli-Melo pensionnat, qui est bien spécial et dans lequel tu as une chambre de réservé. Il t’accueillera chaleureusement, sa femme un peu moins. Mais je veux que tu en profites, c'est ta chance de vivre ta vie.
C'est ta chance de Croire en tes rêves.

Frédéric Asling,
Ton grand-père qui t'aime.

Un voyage plus tard, je me retrouvais devant le pensionnat en question, étrangement remplit de top-model et de personnage au nom loufoque, ma nouvelle vie venait commencer.
Et rien ne m’empêchera de vivre mes rêves.