Cassidy ∞ Tanya

La maison est vide. Terriblement vide. Je ne vois plus personne depuis des semaines. Après le départ précipité de mon colocataire, je n'avais plus goût à rien. La boulangerie était restée fermée et je m'étais emmurée dans un silence qui ne me ressemblait pas. Au début, mes amis comme Jasmine étaient venus frapper à la porte mais je n'avais pas répondu préférant le silence à une conversation déplaisante. Tous mes animaux me tenaient compagnie mais ce fut comme si, je n'avais plus rien à perdre. Quinze jours de solitude et je m'étais éveillée ce matin avec une envie de faire la cuisine. J'aimais faire la cuisine, ça me détendait. Je n'avais retrouvé personne de l'autre monde. Que cela soit Diablo, Flora ou encore Pimprenelle et je me suis surprise à ressentir un manque de la présence de Maléfique. Cette garce, ce monstre. J'aime les fins heureuses mais il semblerait que dans ce monde-ci, les fins heureuses n'existent pas. On ne trouve pas l'amour, on ne trouve pas l'amitié, on ne trouve que chagrin et solitude. Moi qui m'étais amourachée d'Alam Caroll, moi qui m'étais faite passer pour une idiote, quelqu'un d'enjouée ma solitude m'avait rattrapée. Je savais que je devais reprendre un colocataire, que je ne pouvais pas vivre ainsi. Me voilà à nouveau en train de faire des petits gâteaux colorés à l'effigie de mes amis et je savais que je devais m'excuser.

Après avoir revêtue ma plus jolie robe et des ballerines blanches, je regardai le temps à l'extérieur. Il faisait beau mais cela n'éclairait en rien ma journée et je savais qui pourrait me redonner le sourire. Cassidy. Il a toujours été un peu comme moi. Simplet. Nous étions dans un monde de contes de fées, souffrant de ce que les humains appellent le syndrome de Peter Pan mais le départ brutal de mon colocataire m'a confrontée à cette réalité. Je mis mes lunettes de soleil sur le nez avant de prendre la voiture. Il avait tenu à me la laisser. C'est comme une séparation. On partage les biens. E me mets à conduire trop vite jusqu'au centre pour aller me garer dans une ruelle au hasard. Bien ou pas bien, je m'en fichai. Je me fichai qu'on me vole cette stupide voiture. Tête baissée, cheveux devant le visage, je cherchai la boutique de mon ami qui vendait des bijoux. Ou les faisait, je ne savais plus trop.

Je me stoppai devant la devanture pour la fixer un moment. Je soupirai un moment avant de me parer de mon plus beau sourire pour entrer. La boutique n'était pas très éclairée et émit un bruit de carillon tandis que j'en passais le seuil. Je posai le panier sur une commode à côté de moi pour chercher mon petit nain du regard. Qui n'est pas si petit que ça. « Cassidy, appelai-je. » Je me mis derrière le comptoir pour fixer l'émeraude en dessous de moi et me perdis un moment dans son éclat en attendant que mon ami daigne venir me saluer.