J'ai appris que mon histoire était connue dans ce monde. Je ne savais pas que j'étais l'inspiration de nombreux d'auteurs qui auraient repris mon récit de vie. Seulement lorsque je lis les faits.. je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'il manque des détails.. il faut savoir que même si je viens apparemment d'un conte de fée, la vie n'est pas aussi parfaite que ce qu'elle peut en avoir l'air. Ma vie a été bien plus compliqué que cela.

Le conte ne dit pas que je me souviens parfaitement de ma mère.. la façon dont mon père la regardait.. Cette fascination que j'avais pour sa beauté.. cette ressemblance que j'ai apparemment avec elle.. Elle était la perfection, elle a très la femme la plus convoitée du royaume à coup sûr mais elle n'aimait qu'un homme mon père. Je me souviens de ce moment où elle m'a dit qu'un jour je ressentirais ce sentiment si fort que j'en perdrais la raison.. l'amour nous fait tourner la tête disait-elle. Elle avait totalement raison. Quelque temps après elle est tombée malade, mon père a eu beau avoir fait appel aux meilleurs médecins son état n'allait pas en s'arrangeant. J'étais petite.. même pas 8 ans.. Mais je tentais de faire bonne figure.. Jusqu'à ce qu'elle s'éteigne en me laissant.. Ma mère a pris avec elle une partie de mon père avec elle, il n'a jamais été le même.

Il a attendu.. puis un veuf aussi jeune c'est relativement mal vu. Il s'est remarié à une veuve.. une qui avait deux filles aussi.. deux pestes.. elles me jalousaient ou je ne sais pas mais elles me faisaient vivre un enfer. Mon père fermait les yeux.. leur mère aussi.. Mais je crois que la mort de maman l'a tué à petit feu lui aussi.. Parce que moins d'un an plus tard.. il est lui aussi tombé malade et je me suis retrouvée à le pleurer également. Il me manque encore.. Et ma vie n'a plus ressemblé à un conte. Ma chambre a été bougé dans le grenier, en haut de la tour du manoir où je vivais, ma belle-mère a repris possession des lieux, j'avais quoi.. 10 ans.. et c'est celui ce temps que je suis non plus une fille de duchesse.. mais une soubrette, une servante.. bonne à tout faire.. pour ma belle-mère et ses filles.. Le masque est tombé.. et je n'étais plus tellement chez moi. Mon calvaire a duré dix ans.

Puis il y a ce jour là.. vous savez ce moment où tout change, ça bouleverse votre vie. On a reçu une annonce pour un bal en l'honneur du prince, le roi cherchait tant bien que mal à le marier.. Un bal ça me faisait rêver.. mais je savais que je n'avais que peu de chance d'avoir la permission et puis si c'était pour y aller en guenilles. J'ai tenté le coup, j'ai demandé.. une réponse qui m'a surpris, voilà ce que j'ai reçu. Ma Belle-mère était d'accord pour que j'y aille si j'avais terminé toutes les corvées de la maison.. logiquement c'était possible seulement je n'aurais jamais le temps de terminer ma robe.. robe que j'avais entrepris de reprendre.. c'était celle que ma mère avait porté pour son premier bal. Mais elle était usé.. il fallait la reprendre. J'étais déçue.. ce bal se ferait sans moi.. Le soir j'étais éreintée.. je suis remontée dans ma chambre et un miracle avait eu lieu.. elle était prête.. aussi bête dans votre monde cela puisse être.. c'était mes amis les souris, oiseaux.. et tout ceux dont je m'occupais.. qui m'avait aidé.. la robe était parfaite.. et je pouvais aller au bal.. je ne me suis pas faîte prier pour l'enfiler, me préparer. Je suis descendue pile à temps.. Mais apparemment l'idée que j'arrive à pouvoir venir ne plaisaient ni à mes demi-soeurs, ni à ma belle-mère.. Elles ont ruiné le travail de mes amis. Plus de robe, plus de coiffure, plus rien donc plus de bal et mon désespoir tel que j'ai craqué.. je ne voulais pas vivre ça toute ma vie, une oppression omniprésente..

J'ai pleuré dans le jardin toutes les larmes de mon corps.. Et là, une femme est apparue de nul part.. toute scintillante, sentant la magie à plein nez. Elle a tout chamboulé dans ma vie.. un carrosse en citrouille, des souris devenant de magnifiques chevaux blancs.. puis cette robe bleue claire, parfaite.. une sacrée nuit.. mais une règle être de retour avant minuit, après ça le sort se brisera.. et le prince me verrait en souillon. Je me suis rendue au bal et j'ai rencontré Henri.. le charme a opéré de lui-même.. quelque chose de dingue..  un coup de foudre.. une danse, des mots, un baiser.. et une horloge qui m'a gâchée ma soirée.. minuit.. mes pas se sont accélérés vers la sortie alors qu'il tentait d'avoir mon nom.. sur le trajet une paire de chaussure égarée.. et pile le temps de m'en aller.

J'aurais pu ne jamais le revoir mais il a envoyé des messagers dans tout le royaume pour me retrouver. Une chaussure en verre.. toutes les femmes du royaume devant l'essayer.. j'ai bien cru que je ne pourrais jamais montrer que c'était ma pantoufle.. ma belle-mère m'ayant enfermé dans ma tour pendant la visite du messager.. mais c'était sans compter sur mes amis les bêtes. Je suis encore une fois arrivée à temps.. Et le miracle opéra je fus la seule à pouvoir loger mon pied à la perfection dedans.. et j'ai épousé Henri.. sans penser un jour que le mariage pouvait avoir des conséquences autres qu'un bonheur parfait. Au début nous étions amoureux, un amour passionné, nous étions faits l'un pour l'autre, je le savais.. les années ont passé et le peuple mettait une pression pour obtenir un héritier.. et nous le voulions finalement cet enfant.. mais il n'arrivait pas à venir. J'ai mis plusieurs mois à tomber enceinte.. la pression retombée sur Henri.. les discutes dues au stresse.. j'étais épuisée de voir des marabouts de partout pour tenter de savoir le pourquoi du comment.  Je suis tombée alors enceinte.. mais cela n'a pas duré.. j'ai fait une fausse couche en plein milieu de la nuit.. je me souviens encore les draps plein de sang.. ma panique, les bras d'Henri sur moi qui me calmait alors qu'il devait ressentir cette peine et cette même frustration que moi.. J'avais honte, je me détestais de ne pas réussir à lui offrir cet enfant qu'elle voulait tant.. Je n'en dormais plus beaucoup et rien n'arrangeait mon état.. mon rêve d'enfanter d'éloigner.

Et il y a eu ce sort, j'appelle cela une malédiction.. j'étais toujours avec Henri mais notre royaume avait disparu.. notre vie avait disparu, notre famille, nos amis.. une vie.. le vraie vie.. là où tout est décuplé. Encore une fois le stresse immense n'a rien arrangé entre Henri et moi.. Il a fallut tout reconstruire.. doucement pas à pas, une vie.. ici les princes et princesse n'existent pas.. ou juste dans les pièces de théâtre pour enfants. Il fallait gagner de l'argent.. vivre. Je me suis alors remise à coudre.. et j'ai commencé à vendre mes tenues.. On a repensé à faire cet enfant.. mais le stresse.. il m'a fait enchaîner une seconde fausse couche et je crois que c'est à partir de là que ma vie a été maudite. Notre couple n'allait plus avec Henri.. on était à bout de nerf de ne pas comprendre pourquoi je n'arrivais pas à avoir un bébé, les médecins d'ici nous ont bien dit que je n'étais pas stérile.. ni Henri.. mais qu'il fallait que je me ménage.. mais on n'y arrivait plus.. On a finit par se quitter, on se faisait plus de mal que de bien et ce n'est pas le lot d'un couple.. je n'aurais jamais imaginé quitter mon époux.. je l'aime encore, tellement.. mais j'imagine que c'est mieux pour lui de trouver une femme capable de lui donner cet enfant que je ne peux pas lui offre.. mais l'imaginer avec une autre me cause des torts affreux.. je me torture l'esprit.. et il me manque affreusement.. je tente de m'y résoudre..